Description du groupe
Depuis presque 10 ans, notre groupe s'intéresse à l’enseignement de la géométrie à l’école, en essayant de penser une continuité possible de la maternelle au début du collège. Nous travaillons à la conception de progressions et de situations d'enseignement sur les différents objets d’apprentissage en géométrie.
À l’école, l’enseignement de la géométrie consiste à construire des connaissances géométriques en appui sur un travail sur des dessins* (traces matérielles laissées sur une feuille de papier, un écran d’ordinateur), souvent à l’aide d’instruments. Ce travail occupe une place centrale dans les activités proposées en géométrie à l’école, de la maternelle au collège. Faire de la géométrie consiste donc, depuis l’école maternelle, à reproduire, construire des dessins avec des instruments, voire de les trier, classer ou encore décrire. Au collège, ces dessins continueront d’occuper une place centrale dans les activités de démonstration. Notre réflexion autour de la géométrie s’inscrit dans une continuité école-collège et nous conduit donc à interagir étroitement avec le groupe « Enseigner la géométrie au collège ».
Les grandes questions que nous nous proposons d’explorer dans ce groupe sont alors les suivantes :
Quels peuvent alors être les objectifs de ce travail aux instruments sur des dessins à l’école ? Quelles connaissances et savoirs géométriques peut-il permettre de rencontrer ? Que doit-on apprendre aux élèves à voir, faire sur des dessins pour construire des connaissances géométriques ? Quelles balises de progression peut-on envisager, tout au long de l’école et dans la perspective de l’entrée dans la démonstration au collège ?
Dans le prolongement des travaux engagés dans le Nord de la France et sous l’impulsion d’Anne-Cécile Mathé (INSPE d’Auvergne), notre groupe s’est nourri des résultats de recherche en didactique de la géométrie de ces vingt dernières années, (Perrin-Glorian & Godin, 2014, Mathé & al, 2020). Ces résultats nous ont permis de nous intéresser au changement de regard sur les dessins que les élèves doivent opérer afin d’appréhender les problèmes auxquels l’enseignement de la géométrie allait les confronter durant leur scolarité. Ces recherches portent par ailleurs une attention particulière aux potentialités didactiques de la reproduction de figures aux instruments, considérée comme situation fondamentale de la géométrie de l’école. (Duval & Godin, 2005, Keskessa, Perrin-Glorian, Delplace, 2007, Perrin-Glorian, Mathé & Leclercq, 2013)
Prolongeant ces recherches, notre groupe explore depuis une dizaine d’années l’instanciation possible de ces idées à l’étude de thèmes aussi variés que l’analyse d’assemblage de formes en maternelle et au début de l’école primaire, les notions de segments droites points au CM, les notions de disques et cercles, l’étude de la symétrie axiale, etc.
Notre travail porte également sur l’extension de ces principes fondateurs, en essayant de penser non pas seulement des situations d’action et de reproduction aux instruments, mais aussi des situations de communication permettant un travail langagier à la fois essentiel et délicat à l’école, et des situations de validation, engageant les élèves vers de premiers raisonnements géométriques et démarches de preuves.
* Nous ne faisons pas ici de distinction entre dessins et figures, mais ne négligeons pas son importance dans le cadre des problématiques de recherche des didacticiens.